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Karel Zlin



Lanfranco
Exposition en association avec la Galerie Stefano CORTINA de Milan


Lanfranco

LANFRANCO (Italie) et KAREL-ZLIN (France-Rep. Tchèque)

Cette exposition sous le titre "Confluenze di surrealismo" a été présentée à la Galerie Stefano Cortina de Milan à partir de 3 mai 2011


Karel Zlin

du 11 mars au 16 avril
le 10 mars



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L’atelier de l’artiste :

Dépositaire des songes

La Barque de la nuit

La barque de la nuit et la barque du jour
Deviendront à la fin
L’unique
Barque solaire.

2-XII-2004[1]

L’atelier de Karel Zlin, Passage Ruelle, à Paris dans le 18e arrondissement, est riche en souvenirs, en trésors et en secrets. « C’est un peu comme le caveau de Toutânkhamon » dit-il, un espace trop étroit où sont accumulés oeuvres, maquettes, ébauches, objets trouvés.

Placée en hauteur, contre l’un des murs, la maquette de La Barque solaire, précieuse esquisse en bois flotté de la sculpture monumentale en bronze du parc du château de Rambouillet, appelle le regard. Autour du chevalet, des toiles retournées, dont certaines, de très grand format, ont récemment quitté l’atelier pour la grande rétrospective organisée non loin de Prague, au Château Schwarzenberg (Hluboka) en mai 2010, ou pour des collections privées. Ainsi de l’hommage à De Chirico, exposé à Paris en 2009 à Paris, à la galerie Orenda, lors de l’exposition personnelle intitulée La Force du Destin.

Les œuvres disposées en cercle, telles des strates verticales, constituent des traces archéologiques d’une mémoire à la fois personnelle et universelle. On y remarque des statuettes africaines. Statuettes fang du Gabon pour la plupart, dont la présence silencieuse semble protectrice, et dont on retrouve les traits hiératiques, réinterprétés, dans quelques-unes des œuvres les plus récentes de Zlin, exposées au printemps 2011 à Paris avec celles du peintre italien Lanfranco[2].

Interrogé sur son attirance pour l’art africain, le peintre rend hommage à la grande créativité des sculpteurs de ce continent. La statuaire africaine lui permet, dit-il, de se libérer du lourd héritage européen, du carcan des courants et des modes. En Europe, chaque siècle apporte son héritage et le poids d’idéologies successives qui n’ont pas manqué d’influencer les courants artistiques jusqu’à aujourd’hui. L’avant-garde du vingtième siècle avait puisé dans la plastique des arts dits alors primitifs une force libératrice qui leur permettait de dépasser les modèles classiques. Comme la plupart des grands artistes européens du vingtième siècle : Picasso, Brancusi, Derain, Vlaminck , Giacometti et, plus récemment, Arman, il aime à s’entourer d’objets non-Européens dont l’audace formelle l’accompagne dans sa création.
Selon Karel Zlin, les arts africains ne sont pas sous-tendus par une idéologie : il y voit une représentation des esprits de la forêt, l’expression d’une étroite symbiose entre les humains et la nature. Il ne se considère pas comme un véritable collectionneur d’art africain, mais, à la manière des surréalistes, il chine et se rend souvent à Drouot en quête de trouvailles : cadres, masques, statuettes. Tel un ethnologue, il s’intéresse non seulement à la forme mais aussi à l’origine et à la fonction rituelle des objets.

À Drouot, il découvre, dans la multiplicité des œuvres qui sont données à voir, celles qui proviennent d’une autre culture et d’un autre continent. Selon lui, on remarque des affinités, on constate des ressemblances : les sculptures fang, par exemple, ressemblent aux têtes de Modigliani ; la sculpture romane est figée, en cela elle s’apparente à la sculpture égyptienne et à la sculpture africaine. Or, depuis la Renaissance, l’art européen est obsédé par le mouvement. Zlin trouve dans le hiératisme de certaines traditions artistiques une majesté qui véhicule le sentiment du sacré. Pour reprendre ses propres termes : « C’est l’immobilisme qui monumentalise les formes ».

L’art européen, tout au long du vingtième siècle, s’est diversifié, renouvelé, au contact de ces arts lointains. Karel Zlin a acheté une statuette égyptienne en 1992, emblème de sa liberté créatrice. Cette fascination pour la statuaire égyptienne et fang est en parfaite adéquation avec sa prédilection pour les formes pures et son goût de la géométrie. On en retrouve des éléments dans ses compositions les plus récentes, note onirique qui contribue à sa méditation poétique, à sa recherche esthétique poursuivie avec constance depuis ses débuts pragois, son arrivée en France en 1976, héritier du mouvement informel tchèque, et jusqu’à aujourd’hui, à travers la peinture comme la sculpture. Il se place, comme poète et comme artiste, aux invisibles frontières du songe et du réel.

Marie Mauzé et Joëlle Rostkowski

[1] Karel Zlin. Vers l’Orient. Carnet de voyage. Alexandrie, Le Caire, Louxor , Abou Simbel, Le Dormeur du Val, 2005, p.37.

[2] Galerie Orenda, du 11 mars au 16 avril 2011.

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Karel-Zlin. Confluences du Surrealisme.

Luca Pietro Nicoletti

There is a more intimate and controlled dimension in his painting, which seems to shy away from the excesses of monumentality. Yet Karel-Zlin is the author of monumental works, of bronze sculptures suitable for open spaces and, for this, destined for public spaces. However, the same passion and references remain constant. One could say that the art of Karel-Zlin is a “timeless” art, which has crossed the second half of the 1900s keeping reference points constant: also within the changing styles from one phase to another of his production, there is a constant debt towards the traditions of Surrealism and Metaphysics. The works of De Chirico were a permanent light to look at. It is legitimate to believe that these works of Zlin, or surely some of his movements, would have been appreciated by Waldemar George, when he upheld that the future of modern art would be in the return to the classical and to a painting which sinks its roots in the Mediterranean. I believe above all that Karel-Zlin would not have been able to paint operas of this genre if from his native Moravia he hadn’t moved to Paris, or if he had not watched all that was done in Paris in the period between the two wars, even if his artistic experience has been executed from the second world war to the present. And yet, this clear and terse painting, made up of geometric elements, ovals, V-shaped angles, and a mass of fluctuating squares, organised with graphic paratactic elegance, would not be explained without that model, although transformed in a motif that aspires to geometric abstraction: it is a world of separate shapes and objects, collocated in its own dimension in absence of the force of gravity.

But his route is long and complex, as was shown recently in the large anthological exhibition at the Gallery of Southern Bohemia in Hlubokà nal Vlatavou. In fact this exhibit was a real discovery to learn about the production of this painter so different from the exhibitions in Paris in 2009 and Milan in 2010. There one discovered a painter who had felt the influence of Pop Art, inserting photographs in his paintings, or repeating the same image in close sequence as if it were mass production. Subsequently, great structures of half-human half-plant stems were born, painted almost totally in black and white like drawings. Experiments which brought him to Dadaist accumulations of objects constructing scenographic boxes similar to certain designs as those of Kurt Schwitters. Already from these examples one is aware that Karel-Zlin has always been sensitive to how much more innovation the international avant-guarde produced: one has the impression that even the echoes of the Transavantguarde reached him. It is only with these premises, broken by a series of canvases of dark and mysterious bishops, worthy of the best Bacon, that we arrive to his most recent words, very close to a fictitious alchemic.

The works of Zlin do not finish here and these first annotations are not enough to do justice to the variegated aspects of his works, in which the exotic elements and esoteric symbolisms are not secondary. It is in this key that his works are read. For example, his passion for Egypt, which is also at the centre of some poetry collections. He loves everything from the antique civilizations of the Nile, from the decorative value of the hieroglyphics to their more mysterious aspects. In some recent canvases, the enigma of the pictographs has begun and he has made this an abstract motif on the surface.

To this, then, we must add his intense activity as an illustrator, with a prevalently figurative hallmark, made with thin pen ink. I was particularly struck, for example, when Zlin showed Stefano Cortina and I his illustrations for a Czech translation of Dino Buzzati’s Deserto dei Tartari (The Tartar Steppe) serialised in a magazine in the mid-sixties: this was the reference that was missing to give a literary value to Zlin’s painting. His work, at least in certain declinations, seemed to be made to go with Buzzati’s story, which has restlessness and mystery in its prose.

Zlin traces his figures with a single line, making them graceful, delicate figures, which appear to dance more than walk, moving themselves in space a if they were weightless. It is important to underline this aspect, because it is one of the characteristic strokes not only of his drawing, but also of that part of his pictorial production dedicated to mythological scenes and allegories: figures, here too, with a single line, or defined with a frugal chiaroscuro, often left at the drawing stage in contrast with the rest of the canvas: it is a technical device that, with other intentions, was suite also to the Surrealists’ work, and that De Chirico liked very much during his years in Paris; again, indirectly, we see new traces to understand what the French capital meant to the moulding of the Moravian painter. After all, almost all of Karel-Zlin’s painting is fundamental, with little colour, and which often and willingly becomes directly gouache on canvas or wood. In short, he continues to draw with a light trace of the brush, and he does it with a naturalness which has the trace of improvisation on the theme. It is in fact necessary to bear in mind that improvisation is possible thanks to a background of experience which make it emerge, when necessary, in aid of artistic creation. In this way, it is clearer to define the contours of the fictitious within which Karel-Zlin’s work moves: a world of geometric presences and floating figures, of symbols from more or less explicit meaning and of derivations from antiquity and mythology.

At the heart, it is not even important to be able to decipher that complex of signs in code that fill these canvases. Instead it is more important how in the end this symbolic dimension envelops Zlin’s work with an antique aura, of an arcane memory, a totemic civilization.




« Confluences du surréalisme » :
Aux frontières de l’imaginaire



Lanfranco (Italie) et Karel Zlin (France/République tchèque)

Deux grands artistes accomplis, peintres et sculpteurs, grands dessinateurs, auteurs, dont les œuvres figurent dans les musées et les collections de très nombreux pays se rencontrent lors de l’exposition « Confluences du surréalisme » invitant les visiteurs à un voyage aux frontières de l’imaginaire, du conscient et de l‘inconscient, de l’ici et de l’ailleurs.

Lanfranco, natif de Mantoue, comme Andrea Mantegna, est considéré comme l’un des fondateurs du surréalisme italien. Il se perçoit plutôt comme le créateur d’un art fantastique singulier. Admiré par Magritte et André Breton, « mi-ange, mi-démon », selon une amie de ce dernier, il se plaît, comme un alchimiste, aux multiples transformations des visages et des corps, dont il décèle et dévoile les mystères et les secrets.
Ses œuvres, peintures et sculptures, oscillent entre ombre et lumière, poésie et science fiction, obsessions et illuminations, et mettent en scène des rêves éveillés. Avec le « chant des réalités fantastiques » de Lanfranco, on pénètre dans un foisonnement d’espaces surréels aux tonalités d’icône, qui constituent un écrin précieux d’évocations érotiques et ésotériques. Entre volupté et mysticisme, Lanfranco compose des scènes atemporelles, des évocations cosmiques, imagine des lieux et des rencontres insolites, peint des couples d’une beauté surnaturelle perdus devant la beauté du monde.
La femme est l’inspiratrice constante de ses méditations poétiques. Il peint ou sculpte ses muses à l’infini: femme violon, femme robot, étranges femmes-sardines alignées dans une boite de conserve, femme-chant, femmes endormies dans des paysages désertés, traversés par de fringants chevaux blancs, femme-sable, femme-paysage fondue dans les dunes. Avec virtuosité, chacune de ses œuvres raconte une histoire.


Karel Zlin, né en Tchécoslovaquie, qui vit en France depuis 1976, est un poète et un philosophe dont l’univers plastique est nourri de culture universelle. Avec ses méditations métaphysiques, il s’est affranchi des frontières géographiques et temporelles. Il est l’auteur d’œuvres majestueuses et monumentales : barque solaire et architecture anthropomorphe, qui figurent dans les collections nationales françaises.

Cette exposition fait suite à une grande rétrospective qui lui a été consacrée au Château Schwarzenberg, en mai 2010, et révèle un pan nouveau de sa créativité, tout en présentant quelques-unes de ses œuvres les plus connues (petite version de la barque solaire et son ébauche en bois flotté ramassé sur une plage de l’île de Ré, facture parfaite du gracieux éphèbe, puissance onirique des encres sur bois).
Parmi les œuvres nouvelles, plus intimes et toujours empreintes de la même majesté formelle, de son goût de la géométrie et de son sens du mystère, une palette de couleurs différente se révèle. L’artiste aime à faire remarquer combien la France a compté dans les mutations et le murissement de son travail. « Il y avait si peu de couleurs, autour de Prague dans les années 1960 », se souvient-il. « Paris m’a semblé si lumineux » ! La couleur, qui a joué un rôle fondamental dans son vaste cycle cosmologique, est devenue un principe constructeur dans l’architecture de ses toiles. Avec la reconnaissance dont Karel Zlin jouit aujourd’hui dans son pays natal, une nouvelle sérénité, une autre lumière nimbe ses toiles et rehausse l’harmonie de ses compositions, la facture de ses formes ovoïdes, matricielles et la morphologie de ses motifs d’ailes stylisés. Entre gestation, naissance, appartenance et envol l’espace est réinventé. L’organisation épurée de la surface du tableau, ses éléments géométriques semblent à la fois constituer un ordre rigoureux et suggérer une liberté d’inspiration nouvelle, laissant jaillir ici et là le souffle de l’inconscient et la puissance du rêve.

« Confluences du Surréalisme ». Galerie ORENDA. 54, rue de Verneuil, 75007 Paris. www.orenda-art.com tel : 01 49 26 90 09. Du 10 mars au 16 avril.
A partir du 3 mai, à la Galerie Associazione Culturale Renzo Cortina à Milan.


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